dimanche 19 août 2012

La Grèce n'est pas morte !


Non, la Grèce n’est pas morte !




par  Jean-Claude Villain, écrivain
Il y a quelques semaines, en large titre de pleine page d’un grand quotidien français, on pouvait lire cet avis de décès stupéfiant : « La Grèce est morte ». Déjà énoncé en 1956 par Cornélius Castoriadis, le thème de la mort de la Grèce est aujourd’hui repris par de nombreux intellectuels et notamment par un écrivain grec contemporain majeur : Dimitris Dimitriadis. Tel constat, aussi absolument désespéré, n’est pas un des
Île de Lefkade ; falaise d'où Sappho s'est jetée il y a 2600 ans. (Photo JCV)
moindres signes du désarroi politique, matériel et moral qui a envahi ce pays. Faut-il pour autant l’accepter fatalement, enregistrer cette nouvelle sans plus de doute ni d’examen ? Partant pour plusieurs semaines en Grèce continentale et insulaire, la parcourant du sud au nord, d’est en ouest, je m’attendais à constater tristement l’incroyable fin de ce pays et du mythe qu’il porte, à assister en témoin à son enterrement, et en vieil ami à prendre ma part du deuil.
Certes dans les villes, à Athènes surtout, la misère matérielle et morale est immédiatement perceptible, et pas seulement parce que de nombreux migrants, dont beaucoup d’enfants, y errent et mendient : des signes sont là, irréfutables, qui témoignent de la réalité pesante de la crise, de son étendue et de sa profondeur. Celle-ci n’est plus la matière abstraite d’une phraséologie redondante ayant envahi les médias et les cerveaux occidentaux, car sur place cela se voit, se sent, se dit : les Grecs en majorité, vivent plus mal, inquiets et pessimistes.
Pourtant, au-delà du constat des causes qui ont depuis des décennies affaibli la Grèce (clientélisme et corruption des deux principaux partis politiques alternativement au pouvoir, affaissement des vertus populaires traditionnelles, emprise d’un libéralisme aux méthodes sauvagement prédatrices, inefficience de certains services publics, féodalités économiques persistantes, chômage croissant, exil des jeunes), je voudrais ouvrir une brèche d’espoir en rappelant les incomparables forces résiduelles dont dispose ce pays, aptes à stimuler une vision moins désespérée de son présent et de son avenir. Car c’est avant tout d’un espoir mobilisateur dont ce pays a besoin afin de se libérer des pronostics et des pressions qui l’accablent. Au creux même de la dépression, il lui faut mobiliser une foi en lui-même, en son identité singulière, les leçons de son histoire et la vitalité de ses racines, par là susciter un élan apte à répondre, comme René Char a pu le suggérer en des temps également dramatiques, « à chaque effondrement des preuves (…) par une salve d’avenir ».
Comme dans la plupart des pays du monde, les villes grecques concentrent la majorité de la population nationale et tendent à faire oublier « l’autre Grèce » qui ne perçoit ni ne vit la crise de la même façon. Il suffit de s’éloigner des villes, de parcourir les très nombreuses portions sauvages des milliers de kilomètres du littoral grec, préservé, contrairement à d’autres côtes méditerranéennes, de l’inflation anarchique d’immeubles qui les ont définitivement défigurées et dépoétisées, de parcourir les campagnes couvertes d’oliviers, d’arbres fruitiers, de vignes, où s’épandent troupeaux de chèvres et ruchers, de s’attarder dans les villages dont la silhouette évolue lentement, pour retrouver un art de vivre peu perturbé par la crise, sachant entretenir et promouvoir des réflexes de production, d’autonomie et de solidarité. Celui-ci permet une bénéfique mise à distance, à la fois psychologique et concrète, de la problématique de crise qui obsède les populations européennes. Il peut paraître naïf d’opposer ainsi la relative quiétude du monde campagnard et insulaire grec, protégé par sa perpétuation des modes de vie traditionnels, au mal-vivre croissant des citadins, plus directement exposés, de vanter les atouts d’un environnement naturel et d’une forme de vie qualitativement axée sur la jouissance de biens premiers, essentiels, par opposition à l’enfoncement de populations entières dans la solitude, la misère et le désespoir. Mais en Grèce cette opposition est moins simpliste et moins grande qu’il n’y paraît car malgré le caractère tentaculaire de la mégalopole athénienne et de sa banlieue sud-ouest industrielle, malgré les villes de diverses tailles du pays, le citadin grec est rarement coupé du pays profond qui lui sert de véritable base de ressources, psychologiques et matérielles, affectives et poétiques. Beaucoup de citadins grecs disposent en effet, à la campagne ou sur une île, d’une maison –souvent de famille- d’où eux-mêmes et sinon des proches rapportent et partagent olives, huile, légumes, fruits, confitures, miel, fromages, pain, vin, ouzo, raki. Ces denrées garantissent bien plus qu’une part savoureuse de la subsistance alimentaire : un lien affectif et traditionnel apte à nourrir la force mentale, affective et poétique par laquelle nombre de Grecs semblent mieux résister à l’angoisse et la disette générées par la crise que ne le laissent imaginer les informations accessibles en France. La solidarité familiale traditionnelle, maintenue très forte, contribue sur les plans matériel, psychologique et affectif, à cette résistance. Ainsi, à partager quelques semaines la vie de ce peuple, ce qui ressort est la perpétuation de ses atouts psychologiques et culturels essentiels par lesquels, sans tomber dans des clichés de propagande touristique, un certain art de vivre reste bien vivant, et par là salvateur. Les terrasses des cafés et les tavernes sont majoritairement fréquentées par des Grecs qui, affichant cette tranquille lenteur qui subsiste malgré tout, continuent à aimer plus que d’autres, le partage d’un verre ou d’un plat à l’air et au soleil, à tirer des chaises dans la rue pour une conversation. De ce pays riche de vastes espaces sauvages dont la beauté stupéfiante reste inchangée il faut donc –et de beaucoup- corriger la lecture, essentiellement médiatique, qu’inspire la seule référence urbaine, (c’est-à-dire concentrationnaire) et prendre en compte le lien racinaire entretenu par chaque Grec avec des modes de vie séculaires où dans des territoires à faible densité humaine mais aux richesses naturelles intactes, il entretient un rapport mythique à l’espace et au temps. Ceci n’est malheureusement ni apparent dans les reportages télévisés, ni valorisé par les clientélismes politiques, lesquels semblent plutôt s’acharner à favoriser par la répétition de la peur de l’avenir, un populisme réactionnel tenté par les extrêmes.
Non seulement riche d’une géographie et d’une sociologie singulières ce pays mythique est également porté par une histoire qui l’irrigue encore, même si parfois elle lui pèse et que, dans l’espoir de se régénérer, il est tenté de la brader. Sans remonter exagérément le temps, ce fut au XIX° siècle la révolte contre l’occupation ottomane et l’indépendance retrouvée. Au XX° siècle la successive résistance au nazisme qui amena la guerre civile, puis à la dictature des colonels. Mais les déterminations de l’histoire moderne ne sauraient éclipser l’influence encore vivante de la période antique. Plutôt que de la liquider une bonne fois pour toute comme le suggère Christos Chryssopoulos dans son roman La destruction du Parthénon, (et avant lui Yorgos Makris) par la métaphore symbolique de la pulvérisation de l’Acropole qui coiffe de façon écrasante la cité-capitale et par là tout le pays, il convient au contraire de prendre en compte le bénéfice psychologique que confère, encore aujourd’hui à la population, la conscience d’être héritière d’un passé prestigieux nourri des génies qui ont hissé ce pays au rang d’une des plus vieilles et des plus hautes civilisations. Cela se remarque de nombreuses façons dans la vie nationale et contribue au sentiment d’unicité, d’unité et de dignité du peuple. Des noms des rues aux prénoms des gens, des mentions abondantes des dieux et des personnages de la mythologie à l’évocation des récits et légendes, joués ou chantés, au théâtre, en musique, en chansons, c’est dans la vie quotidienne de tous les Grecs que s’entretient cette référence, continuée et magnifiée, aux périodes de l’histoire du pays pourvoyeuses d’une grande part de l’honneur –sinon de l’orgueil- national. En cela la Grèce sait –et implicitement le rappelle à tous- qu’elle est certainement le pays le plus originel, et peut-être le plus référenciellement rassembleur de la culture européenne, qu’elle est donc incontournable pour poursuivre la construction politique, économique et culturelle de l’Europe.
Mise à mal par un système économique et bancaire qui l’a dépassée, et sans cependant pouvoir s’exempter de ses propres maux intérieurs, politiques surtout, qui l’ont gravement fragilisée, la Grèce n’est pas seulement le parent pauvre et problématique de l’Union européenne, la brebis galeuse de la zone euro. Elle reste à la fois un pays exceptionnel dont les ressources historiques, géographiques, culturelles, humaines, mythologiques et poétiques sont utiles à tous les Européens, et un peuple, certes aujourd’hui inquiet et tourmenté, stigmatisé quoique victime, mais vaillant et capable de s’arc-bouter une nouvelle fois contre un sort contraire ; un pays qui sait instinctivement qu’il possède les richesses inviolées de sa géographie, de son histoire, de sa singularité anthropologique, et qui en tire sa force latente, capable de résistance et de rebond. Décidément non la Grèce n’a pas à précipiter sa mort, à s’offrir en victime sacrificielle d’une communauté étrangère cherchant à garantir sa survie en faisant d’elle un bouc-émissaire, n’a pas à se renier, ni à céder aux tendances suicidaires auxquelles la porterait la dépression qui l’affecte, à tout feindre d’arranger par sa disparition oblative. Plutôt que de jouer les pleureuses du cortège funèbre, l’œuvre la plus urgente des intellectuels grecs est de revitaliser les forces souterraines intactes du pays qui a besoin d’eux comme d’un chœur moderne, vigile et lancinant. Non la Grèce n’est pas morte, ne peut pas mourir. Et si aujourd’hui l’Europe paraît la soutenir de ses perfusions, c’est en réalité, au plus profond, l’Europe qui a vitalement, et pour toujours, besoin d’elle.
Jean-Claude Villain,
Ecrivain

8 commentaires:

giulio a dit…

Voilà une intéressante remise à l'heure, cher Jalel ! Mais, si l'intention de l'auteur atteint indiscutablement son but, en redimensionnant les effets d'une crise causée par le comportement mafieux des uns, irresponsable des autres et je-m'en-foutiste de la majorité, il pêche gravement par omission. Il dépeint un moment transitoire. En effet, à terme, si l'économie citadine et circumcitadine s'effondre, leur hinterland cessera vite d'être bucolique pour prendre en pleine gueule la paupérisation du pays. Car déjà l'arrière-pays et les campagnes servent de repli à une nombreuse population citadine, celle qui les avaient fuies pour un travail, une vie plus faciles. Déjà l'exode rural laisse place à l'exode citadin. Mais les campagnes avec leur économie extensive ont une capacité nourricière et de solidarité limitée. De plus, elles sont parasitées par la religion et le "popisme" pléthorique, qui maintient justement cette population rurale dans un état d'ignorance et de superstition archaïque féconde d'intolérance et de xénophobie.
L'Europe a certes besoin de la Grèce, mais d'une autre Grèce que celle que l'esprit civique, qui y est né, s'est désormais replié vers le nord après avoir légèrement saupoudré les pays slaves et latins, imprégné le monde germanique et triomphé en Scandinavie.
La sympathique solidarité de ces gens, ponctuelle, au cas par cas, envers le parent en détresse ou le miséreux de passage (pas trop étranger tout de même), n'a rien à voir avec le civisme qui sert de colonne vertébrale à une nation. C'est le règne du chacun pour soi (ou pour sa famille, à la rigueur son clan) et Dieu pour tous. Mais Dieu, même s’il existe, n'a rien à voir ni avec les icônes brandies par les popes, ni avec l'évasion fiscale institutionnalisée de leur église, qui n'est d'ailleurs pas pire que celle de toutes les professions libérales ou assimilées, donc les gentils paysans, pêcheurs, guides touristiques et autres débrouillards compris. Alors, si je suis d’accord avec Jean-Claude Villain pour ne pas décréter en Grèce l’état d’irrémédiable tragédie, je crains que son cas ne soit désespéré tant que les grecs eux-mêmes ne renonceront pas à leur individualisme et à leur incivisme.
circumcitadine s'effondre, leur hinterland cessera vite d'être bucolique pour prendre en pleine gueule la paupérisation du pays. Car déjà l'arrière-pays, les campagnes, servent de repli à une nombreuse population citadine, celle qui les avaient fuies pour un travail, une vie plus faciles. Déjà l'exode rural laisse place à l'exode citadin. Mais les campagnes avec leur économie extensive ont une capacité nourricière et de solidarité limitée. De plus, elles sont parasitées, ailleurs on dirait noyautées par la religion et le "popisme" pléthorique, qui maintient justement cette population rurale dans un état d'ignorance et de superstition archaïque féconde d'intolérance et de xénophobie.
L'Europe a certes besoin de la Grèce, mais d'une Grèce que celle que l'esprit civique, qui y est né, s'est désormais replié vers le nord après avoir saupoudré des pays slaves et latins, imprégné le monde germanique et triomphé loin de là, en Scandinavie.
La sympathique solidarité de ces gens, ponctuelle, au cas par cas, envers le parent en détresse ou le miséreux de passage, n'a rien à voir avec le civisme qui sert de colonne vertébrale à une nation. C'est le règne du chacun pour soi (ou sa famille) et Dieu pour tous, un dieu qui n'a rien à voir ni avec les icônes brandies par les popes, ni avec l'évasion fiscale institutionnalisée de leur église, qui n'est d'ailleurs pas pire que celle de toutes les professions libérales ou assimilées, donc les gentils paysans, pêcheurs, guides touristiques et autres débrouillards compris.

Jalel El Gharbi a dit…

Merci cher Giulio pour cette magistrale mise au point. Je dois dire combien j'ai été affligé par ces manifestations xénophobes qu'a connues la Grèce. Le racisme latent est chose courante, mais ce qu'on a pu voir à Athènes rappelle de tristes pages de l'histoire de l'Europe
Amitiés

Anonyme a dit…

Alexandra S.
Cher Jalel, l'Europe est toujours dans une triste page de son histoire, les actes et manifestations xénophobes sont fréquents dans tous les pays européens et pas seulement en Grèce. Même en France les - socialistes - continuent sur la lancée du dernier gouvernement, ils rechignent à laisser entrer les étrangers et chassent les Roms de leurs camps sans d'ailleurs leur proposer d'autres solutions d'attente. Et pourtant, un très jeune Bangladais (réfugié avec son père pour raisons politiques) a gagné le tournoi du championnat d'échecs et il est nommé pour représenter la France au championnat d'Europe à Prague. Le gouvernement lui a accordé un "titre provisoire". Imaginez si les Français de "souche" devaient atteindre un tel niveau d'excellence pour un titre de séjour "provisoire"... Pourtant dans toute calamité il y a une petite lueur qui s'agite au bout du tunnel, comme le rapporte Giulio les Grecs font un retour massif vers les campagnes, ils cultivent de nouveau leurs champs et potagers pour inventer une forme d'autarcie qui les préservera des méfaits de la pieuvre européenne. Les peuples limitrophes feraient bien de s'en inspirer, ainsi nous redeviendrons paysans et peut-être heureux de l'être...

Halagu a dit…

Cher Giulio,
je suis en train de me demander s'il n'y a pas un ostinato rythmique.

giulio a dit…

Je pense que vous rêvez quelque rêve rousseauien, chère Alexandra. Nous sommes désormais trop nombreux dans les pays industrialisés, pour pouvoir vivre du fruit de la pêche, des champs, pâturages et vergers.

Voudrais-tu préciser ta pensée, cher Halagu ? Où serait-il, cet ostinato rythmique ? Et l'oeuvre de qui ? Ravel est mort il y a presque 75 ans.

Halagu a dit…

Alors vois-je double, tout en ayant une alcoolémie proche de zéro? Il me semblait voir dans le texte une répétition de paragraphes... Mais ça ne lui enlève rien de ses qualités.

Jean-Claude Villain a dit…

Les remarques de Giulio-Enrico Pisani relèvent de constats incontournables. Elles contribuent à poser le problème crucial de l’avenir de la Grèce en termes de traitement de certains des maux endémiques qui l’ont conduite à l’état où elle se trouve aujourd’hui. Elle doit en effet vitalement y faire face. Certaines parts du peuple sont plus lucides qu’il pourrait y paraître et ont parfaitement réalisé les impasses du système que Giulio rappelle … et dont elles ont pu profiter jusqu’à un passé récent. Beaucoup ont réalisé que ces petites et ordinaires accointances comme les grandes corruptions sont causes du malheur présent, ont gangrené les valeurs fondatrices d’un état et que leur perpétuation ne saurait évidemment constituer une solution d’avenir. En cela on voit poindre un nouveau civisme, un nouveau sens des responsabilités, peut-être encore minoritaires, mais très sensibles aussi bien à gauche (au parti Sirysa par exemple) que parmi les jeunes (dont les réflexes et les espoirs sont certes plus citadins et moins bucoliques que ce que j’ai par ailleurs décrit). On peut rester pessimiste sur cette véritable révolution morale et civique qui doit s’opérer et qui, comme d’autres en d’autres domaines, est catégoriquement vitale à l’avenir du pays. Elle ne peut être contrainte du dehors mais doit venir d’un sursaut intérieur, lequel sera difficile compte-tenu des coupables habitudes prises qui ont banalisé l’enlisement et le chacun-pour-soi. Aucune troïka venue de Bruxelles ou d’ailleurs ne peut en ce domaine exercer un contrôle ou une pression car c’est de l’âme et de la nature d’un peuple dont il s’agit. Pour cela les Grecs ne peuvent compter que sur eux-mêmes et sur la confiance réitérée de leurs amis (dont je suis indéfectiblement). La puissance psychologique de l’effort à accomplir ne peut provenir, me semble-t-il, que de cette conscience profonde de l’histoire et de la géographie, de la culture et du génie grec exceptionnels que j’ai voulu instamment rappeler à tous les partenaires de la situation présente, y compris envers les intellectuels dont le premier devoir est, non d’aider les fossoyeurs, mais de brandir –même d’une manière romantique- l’oriflamme de la confiance et l’optimisme, au-dessus de la mêlée.
Jean-Claude Villain

giulio a dit…

@ Halagu, divin poète analcolique !
Je ne suis pour rien dans ce da capo pervers.
Sans doute mes doutes sur un monde bucolique
auront amené le blog à tout foutre à l'envers.

@ Jean-Claude Villain : honneur à votre lucidité, témoin que l'amour et l'admiration n'impliquent pas nécessairement la cécité. Ce qui en résulte, c'est pourtant la douleur de l'impuissance, car, si toute aide extérieure est inutile et dire sa confiance relevant de la méthode Coué, comment soigner un mal aux racines trimillénaires ? Comment guérir cet individualisme outrancier inséparable du génie de ce peuple. Notez qu'il en va de même en Italie méridionale, où deux siècles de "modernité" et d'enseignement civique, ainsi que l'immense influence d'un Edmondo De Amicis (1848-1906) sur l'Italie du nord; ont passé sans être vus.