dimanche 6 janvier 2013

Izet Sarajlic


Dal treno 

Guardavo passarmi davanti le donne,
le presenti e le future,
i paesaggi
e i pali del telegrafo,
ho visto il giorno e la notte
succedersi in silenzio.
Scenderò giù a qualche stazione
 
pazzo di questi mutamenti di colori e linee
per comunicarti
che al cinquantesimo chilometro dell'amore
ti amavo esattamente come al primo.
Izet Sarajlic


En train

Je regardais passer devant moi les femmes 
celles du présent, celles du futur,
les paysages
et les poteaux électriques
J'ai vu se succéder en silence
le jour et la nuit
Je vais descendre dans quelque gare
Ivre de tant de couleurs changeantes et de lignes
Pour te dire 
qu'au cinquantième kilomètre de l'amour
Je t'aimais exactement comme au premier
Izet Sarajlic


 

5 commentaires:

Djawhar a dit…

Cet amour où il n’ ya ni présent ni futur, mais l’incessant imperturbable qui dit encore, qui dit le même, au-delà de la mort !

giulio a dit…

N'est-on pas ici un peu dans l'anti-Cendrars ? Loin du train comme évasion vers l'infini, ici le train se dirige vers cette dernière gare, dont l'amour pour et de la femme aimée constitue l'Ultima Thule, ce que ce que Jay Parini intitule...

L’ultima stazione :

"... la morte era solo una delle molte, nobili, trasformazioni della vita e l’unica cosa che contava al mondo era l’amore”

Djawhar a dit…

Je pense que, pour ce poète, la gare - "quelque gare" di-il – est le temps d’un arrêt plus au moins long pour reprendre son élan et revoir le registre de ses sentiments et dire, comme à chaque fois, à cette femme(ici sa femme sans doute dont il a toujours été amoureux) qu’il l’aime, et elle seule, toujours et encore, de la même intensité , comme il le dit magnifiquement dans cet autre poème intitulé "Piši mi na zelenu adresu ljeta":
"Tvoje ime nije ušlo ni u jedan leksikon.
Nema te ni u jednoj enciklopediji, ni u jednom “Ko je ko”
Ali za mene ti si sve, kao vojniku prvi dan mira, krevet i suze i cvijeće u vazi.
Tvoje oči su mi jedina lektira u ovom danu koji prolazi i odlazi".

Djawhar a dit…

Je m’excuse d’avoir fait suffoquer une partie de ma phrase, en omettant de la ponctuer. Je reviens lui administrer un peu d’oxygène :
"Je pense que, pour ce poète, la gare - "quelque gare", dit-il – est le temps d’un arrêt plus au moins long, pour reprendre son élan et revoir le registre de ses sentiments, et dire, comme à chaque fois, à… "
Voilà,moins de remords, pour cela au moins !

giulio a dit…

Problème, chère Djawhar : c'est de l'albanais ? Non, je pencherais pour le serbo-croate. Quoiqu'il en soit, je n'ai pas la possibilité d'apprécier.

Est-ce une réponse de la bergère au berger pour mon italien ? Sorry, voilà : "... la mort était seulement une des nombreuses, nobles, transformations de la vie, et l'unique chose qui contait au monde était l'amour.