jeudi 18 décembre 2014

Paul Klee, Auguste Macke et Louis Moilliet au musée du Bardo

Le somptueux musée du Bardo abrite jusqu'au 14 février 2015une belle exposition commémorant le centenaire du voyage de Paul Klee, Auguste Macke et Louis Moilliet en Tunisie.
Je comprends maintenant que Klee et ses compagnons de voyage appelaient lumière ce que nous appelons douceur.
A ne pas rater. 



Paul Klee Maisons rouges et jaunes à Tunis (Rote und gelbe Häuser in Tunis), 1914.

Louis Moilliet : Saint-Germain, près de Tunis (St. Germain bei Tunis)                                               
 Auguste Macke : Mille et une nuits (Aus 1001 Nacht)





7 commentaires:

Halagu a dit…

Je trouve qu'on aurait dû saisir cette occasion pour donner, enfin, le nom de Klee à une rue d'Ezzahra (anciennement Saint Germain), ville où il séjourné en 1914.

Jalel El Gharbi a dit…

Vous avez raison, cher Halagu, Kairouan devrait en faire autant aussi

christiane a dit…

Joli clin d’œil à cet immense artiste, fou de lumière.

giulio a dit…

"Le soir du jeudi 16 avril (1914) à Kairouan, il écrit ces mots qui forgeront sa légende: «J’abandonne maintenant le travail. L’ambiance
me pénètre avec tant de douceur que sans plus y mettre de zèle, il
se fait en moi de plus en plus d’assurance. La couleur me
possède. Point n’est besoin de chercher à la saisir. Elle me possède, je le sais. Voilà le sens du moment heureux: la couleur et
moi sommes un. Je suis peintre»."

extr. de Rachida Triki, mars 2014, sur http://www.goethe.de/ins/tn/pro/La_Tunisie_de_Paul_Klee_ColloqueAvril2014.pdf

Un peu long (41 pages), mais très intéressant, mes amis !

giulio a dit…

Le soir du jeudi 16 avril (1914) à Kairouan, il (Paul Klee) écrit ces mots qui forgeront sa légende: «J’abandonne maintenant le travail. L’ambiance me pénètre avec tant de douceur que sans plus y mettre de zèle, il se fait en moi de plus en plus d’assurance. La couleur me possède. Point n’est besoin de chercher à la saisir. Elle me possède, je le sais. Voilà le sens du moment heureux: la couleur et moi sommes un. Je suis peintre ».

extr. de Rachida Triki, mars 2014, sur http://www.goethe.de/ins/tn/pro/La_Tunisie_de_Paul_Klee_ColloqueAvril2014.pdf

Un peu long (41 pages), mais très intéressant, mes amis !

christiane a dit…

Merci Giulio.
Formidable approche du travail de Klee. Ce qui me sidère c'est sa façon de s'éloigner du blanc et du noir, des gris bleutés, des cernes pour entrer dans une harmonie de couleurs intense restituant par ses contrastes colorés lumières et ombres et structure des villes tunisiennes traversées. Géniale observation de la composition géométrique et répétitive des tapis orientaux, de leurs couleurs. Beau lien aussi avec les peintres expressionnistes qui pousseront jusqu'à la folie cet imaginaire chromatique. Et tous ces couleurs pulsant en s'effaçant dans le blanc de la lumière avant diffraction. De quoi méditer...

Halagu a dit…

cher Giulio, tu as raison de citer cette phrase de Klee. c'est une révélation et un cri du cœur devenu célèbre dans l'histoire de l'art.
A partir de ce moment il exploita avec une grande rigueur toutes les combinaisons imaginables de couleurs, des plus estompées aux plus vives, des plus délicates aux plus fortes. Je rajouterai une jolie citation:''L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible''.
Chère Christiane, A son retour en Europe, Klee s'est mis à peindre avec frénésie et ses tableaux portent toutes, en effet, l'empreinte de son passage en Tunisie. Les damiers de différentes couleurs qu’il aimait utiliser dans ses œuvres sont nés de son regard sur les maisons et les étoffes tunisiennes colorées.
Il faut dire qu'a cette époque les couleurs des maisons tunisiennes étaient encore plus variées et l'overdose du bleu et blanc n'a pas encore envahit certaines villes ( Sidi Bou Saïd reste, à mon regret, la caricature de cette uniformité imposée par des maires ennemis de la diversité des couleurs!).
Les peintures de Klee laissent aussi transparaître l'influence de la musique. La suite de damiers posés selon un rythme répétitif et lancinant combiné à des ''silences'', les modulations et les fréquences des couleurs, la succession de tons ... tout cela fait le rythme et la mélodie dans la construction d'une toile de Klee. Il fût musicien jusqu'à la fin de sa vie (jusqu'à sa mort, il jouait tous les jours du violon), il est normal que la musique soit présente dans ses toiles. Il y a beaucoup à dire sur ce peintre fascinant. A mon avis il n'était ni expressionniste, ni abstrait, il était avant tout''coloriste''.